Bonjour à tous.
Ma commande pour le contre-plaqué de la coque est prête chez le fabriquant et comme je dois prendre le bois
pour la fabrication des serres bauquières et des poutres de quilles et que tous cela est sur le même chemin,
alors, hop je loue un utilitaire.
Et 740 kilomètres plus loin, me voila de retour avec ma cargaison. 65 lames de 3 mètres de Padouk
et 50 panneaux de contre-plaqués. J'ai profité de ce déplacement pour visiter l'usine de production
du contre-plaqué. Les établissements Burguet m'ont délégué un membre de leur personnel pour me
présenter l'ensemble de l'entreprise. Je comprends mieux maintenant le prix du CP. Il faut des machines
énormes et en nombre pour dérouler les billes de bois, les passer à l'étuvage, puis la découpe, l'encollage,
la mise sous presse chauffante et pour finir, la mise à la dimension finale du panneau.
Vraiment, j'ai regretté de ne pas avoir mon appareil photo.
Après rabotage des lames pour leurs mises à dimension,
je dois les scarfer pour atteindre les 11 mètres requis.
Donc, j'ai installé une petite station de scarfage composée
d'une petite dégauchisseuse et d'une ponceuse à bande
fixée à l'envers sur la table, des guides à rouleaux réglables
pour fournir la pente.
La dégau est réglée à zéro mm de découpe, après plusieurs tâtonnements,
pour obtenir la bonne pente, je me lance : le passage est souple sur l'avance, mais tape très fort
au retour, je décide de soulever la lame lors du mouvement de retour et là, tout va bien.
Le résultat est bon, je m'arrête avant le trait de repérage.
Ma méthode est empirique mais marche bien.
La finition est réalisée avec la ponceuse à bande.
Les 24 lames sont scarfées rapidement avec cette méthode.
J'ai réalisé par collage deux lames de 11 mètres, une pour chaque côté,
positionnées et collées dans les encoches réalisées sur les gabarits et cloisons.
(Les deux lames de 11 mètres ont été fabriquées à plats sur des tréteaux,
l'ensemble a ocupé la maison, de la salle à manger et tout le couloir, s'arrêtant à 10 cm
de la porte des toilettes, pendant 2 jours. Ma femme est vraiment patiente.
J'ai pu à cette occasion apprécier sa souplesse pour passer jambes par dessus
d'une pièce à l'autre).
Des serre-joints puissants sont nécessaires pour ployer la lame contre l'étrave.
Le collage reste le même que pour les scarfs des cloisons.
Après le temps de prise de la colle (36 heures) ; découpe de l'excédant
et pose de la seconde lame à l'opposé.
Maintenant le premier plis de la serre bauquière est posé.
Les autres lames seront collées sur cette référence pour obtenir trois plis par serre.
Tous les scarfs chaque plis seront décalés d'un tier de lame pour ne pas
les avoir au même endroit et ainsi fagiliser la structure.
Pose du troisième plis bâbord.
Pose du troisième plis tribord.
Ça en fait des serres joints !
Bon, deux jours plus tard, je retire tous les serres joints et après un bon ponçage, les serres bauquières apparaissent
dans leur ensemble.
Détail des trois plis d'une serre, on peut apercevoir le scarf d'une lame sur le troisième plis.
Tous les scarfs sont en décalage d'un plis sur l'autre.
Jonction des serres bauquières dans l'étrave après ponçage.
Maintenant que les serres sont terminées, je vais me lancer dans
un nouvel épisode "La réalisation des deux poutres de quille".
A+
Patrice